Vitesse et conformités des tracteurs en circulation
La réglementation sur les vitesses des tracteurs a récemment évolué en France. Depuis le 1er janvier 2027, les tracteurs circulant seuls peuvent rouler jusqu'à 50 à 60 km/h selon leur homologation, contre 40 km/h auparavant. Cette révision soulève des questions sur la sécurité routière, les permis agricoles et l'efficacité du travail agricole.
Réglementation actuelle des vitesses pour les tracteurs
Homologations européennes et réglementation française
Depuis le 1er janvier 2027, un assouplissement notable de la vitesse maximale autorisée pour les tracteurs est entré en vigueur. En effet, lorsqu'ils circulent seuls sur la voie publique, sans outil attelé, les tracteurs peuvent désormais rouler jusqu'à 50 à 60 km/h selon leur homologation.
Cette évolution réglementaire est le fruit de la rencontre entre les nouvelles normes d'homologation européennes, dites "Mother Regulation", et d'une révision de l'article R413-12-1 du code de la route par le ministère de l'intérieur. Auparavant, cet article limitait de manière générale les ensembles agricoles à une vitesse maximale de 40 km/h.
Catégorisation des tracteurs selon leur vitesse
Dans le cadre des normes Mother Regulation, les tracteurs sont désormais classés en différentes catégories, de T1 à T5, avec pour chacune une sous-catégorie distinguant les engins bridés à 40 km/h (Ta) de ceux pouvant rouler plus vite (Tb) :
Catégorie
Sous-catégorie Ta
(bridés à 40 km/h)
Sous-catégorie Tb
(> 40 km/h)
T1 (tracteurs standards)
T1a
T1b
T2 (tracteurs larges)
T2a
T2b
T3 (tracteurs à voie étroite)
T3a
T3b
T4 (tracteurs spéciaux)
T4a
T4b
T5 (tracteurs rapides)
-
T5
Interrogations sur les implications pratiques
Bien que la loi autorise maintenant des vitesses élevées pour les tracteurs à vide, cette possibilité soulève quelques questions, notamment en termes de sécurité routière. Des représentants syndicaux agricoles s'inquiètent des éventuelles contreparties qui pourraient être exigées :
"Est-ce que les agriculteurs, les entrepreneurs et leurs salariés bénéficieront toujours de la dispense de permis poids-lourd pour conduire ces tracteurs, y compris à 60 km/h ?"
Nicolas Bredune, chef produit tracteurs chez Deutz-Fahr"Rouler à 60 km/h en tracteur demande une bonne maîtrise et de la technique. C'est une préoccupation légitime car cela pourrait nécessiter la mise en place d'un permis tracteur comme c'est le cas chez certains de nos voisins européens".
Stéphane Chapuis, spécialiste technique à la FNCuma
Un autre point de vigilance concerne l'utilisation du GNR détaxé pour atteindre ces vitesses élevées sur route. Les représentants des transporteurs routiers y voient un risque de concurrence déloyale si les engins agricoles venaient à se substituer aux camions sur certains trajets.
Retrouvez plusieurs vidéos en ligne à ce sujet, avec par exemple :
A quelle vitesse peut-on rouler en tracteur ?
Implications pratiques de la révision sur la circulation
Dispense de permis et utilisation de GNR détaxé en question
Les représentants des agriculteurs s'inquiètent des possibles contreparties exigées suite à cet assouplissement des limitations de vitesse. Nicolas Bredrune, chef produit chez Deutz-Fahr, souligne le manque d'informations précises sur le maintien de la dispense de permis pour conduire ces tracteurs rulant jusqu'à 60 km/h. Il pointe également l'incertitude autour de la possibilité d'utiliser du GNR détaxé à ces allures élevées, sujet sur lequel les transporteurs restent très vigilants pour dénoncer toute concurrence déloyale.
La crainte d'un permis tracteur obligatoire
La perspective d'un permis tracteur fait partie des préoccupations majeures des agriculteurs. Comme l'explique l'association Trame, rouler à 60 km/h avec ces engins demande une bonne maîtrise et de la technique. Un tel permis est d'ailleurs déjà imposé chez plusieurs voisins européens de la France. La mise en place d'un contrôle technique annuel, à l'image de l'Allemagne, fait aussi partie des craintes exprimées.
Risque accru d'accidents selon les représentants agricoles
Au-delà des aspects réglementaires, ce que redoutent surtout la FNCUMA et les syndicats agricoles, c'est une flambée des accidents. Stéphane Chapuis de la FNCUMA s'inquiète de la sécurité des chauffeurs. Le passage de 25 à 40 km/h il y a 20 ans a montré que les agriculteurs ont tendance à rouler à la vitesse maximale autorisée, y compris avec une remorque et des outils lourds, dès que le tracteur le permet, quelle que soit la réglementation.
Si cette évolution de la législation offre de nouvelles possibilités aux agriculteurs, elle suscite donc de vives interrogations quant à ses répercussions en termes de sécurité et d'encadrement. Un suivi attentif de la sinistralité et un éventuel ajustement des règles et formations semblent nécessaires pour accompagner sereinement ce changement.
Impact sur le marché des tracteurs en France
Une offre élargie de tracteurs rapides
Ainsi, de nombreux constructeurs étrangers, notamment allemands, proposent maintenant sur le marché français leur gamme de tracteurs performants sans les limitations qui prévalaient auparavant. Les acheteurs bénéficient d'un choix plus large parmi des modèles homologués à 50 voire 60 km/h, qui n'ont plus besoin d'être modifiés pour respecter le code de la route national.
Comparatif des offres constructeurs
Voici quelques exemples de tracteurs désormais disponibles sans bridage en France :
Marque
Modèle
Puissance
Vitesse maxi
John Deere
Série 8R
230-400 ch
50 km/h
Fendt
1000 Vario
396-517 ch
60 km/h
Claas
Xerion 5000
530 ch
50 km/h
Vers une demande accrue de gros tracteurs ?
Cette évolution réglementaire pourrait bien relancer le marché des tracteurs de forte puissance en France. En effet, la possibilité de rouler plus vite, notamment sur les trajets hors champs, représente un gain de temps et de productivité attractif pour les grandes exploitations et entrepreneurs.
Reste à voir si ce changement se traduira par une croissance des ventes sur ce segment haut de gamme dans les prochains mois. Les constructeurs se tiennent prêts à répondre à une éventuelle hausse de la demande.
Conséquences légales et sécuritaires de la vitesse en tracteur
Adaptation des pratiques de conduite
Avec la possibilité pour les tracteurs homologués de circuler à vide jusqu'à 60 km/h, les conducteurs vont devoir adapter leur façon de conduire. Rouler à ces vitesses avec des engins agricoles volumineux nécessite une vigilance accrue et une bonne maîtrise.
Inquiétudes sur la sécurité routière
Cette évolution suscite des craintes légitimes chez les représentants des agriculteurs, qui redoutent une augmentation des accidents. L'exemple du passage de 25 à 40 km/h il y a quelques années a montré que certains conducteurs avaient tendance à rouler trop vite même avec une remorque ou un outil lourd attelé, malgré la réglementation.
Remise en question de la dispense de permis
Se pose aussi la question de savoir si les agriculteurs et chauffeurs pourront toujours bénéficier de la dispense de permis poids lourd pour conduire ces tracteurs à 50-60 km/h. Une réflexion sur une éventuelle évolution de la réglementation en la matière est probable.
Contrôle technique et assurance en question
Faire rouler des tracteurs à ces vitesses soulève également des interrogations sur la nécessité de les soumettre à un contrôle technique régulier, comme c'est le cas dans certains pays voisins. De même, la possibilité d'utiliser du GNR détaxé à plus de 40 km/h reste à clarifier, les transporteurs routiers y étant très attentifs.
Efficacité des chantiers agricoles
Pouvoir emmener un tracteur à 60 km/h sur route, même à vide, est tout de même de nature à améliorer la réactivité et les temps de trajet lors des chantiers agricoles. Cela peut apporter un gain d'efficacité opérationnelle non négligeable aux agriculteurs et entrepreneurs.
L'essentiel à retenir sur les nouvelles réglementations de vitesse des tracteurs
L'évolution de la réglementation sur les vitesses des tracteurs en France apporte son lot de changements. Bien que permettant une meilleure efficacité du travail agricole, rouler jusqu'à 50-60 km/h soulève des enjeux de sécurité et de formation des conducteurs. Le marché s'est adapté en proposant des modèles homologués à ces vitesses. Une période de transition et de sensibilisation sera nécessaire pour une adoption sereine de ces nouvelles possibilités par la profession.
Questions en rapport avec le sujet
Quelle est la vitesse maximale d'un tracteur ?
Les tracteurs circulant sans remorque peuvent atteindre une vitesse de 50 à 60 km/h selon leur homologation. Cependant, lorsqu'un tracteur tracte un équipement, la vitesse maximale est limitée à 40 km/h.
Quel est le tracteur le plus véloce ?
Le tracteur le plus rapide au monde, pouvant atteindre une vitesse maximale de 70 km/h. La puissante série 8000 offre une avance sur la concurrence. Sa direction unique permet d'atteindre cette vitesse optimale dans toutes les situations.
Quelle est la puissance moyenne des tracteurs ?
La puissance moyenne des tracteurs en 2017 était d'environ 150 chevaux, mais a fortement augmenté ces dernières années pour atteindre entre 165 et 170 chevaux en 2022.
Un tracteur a-t-il le droit d'emprunter une autoroute ?
En France, l'accès des autoroutes est interdit aux tracteurs agricoles et aux engins de chantier selon l'article R412-8 du code de la route. Les risques incluent une contravention de 150 euros et un éventuel accident avec d'autres véhicules.
La révolution verte se base sur l’intensification des variétés de céréales bénéficiant d’un nouveau potentiel de rendement. La politique de transformation prend en compte les variétés à haut rendement, l’importance de l’irrigation et les engrais appelés aussi produits phytosanitaires.
Agriculture de demain
L’agriculture du futur se basera sur l’agroécologie. Le système agricole idéal et rentable valorise les agriculteurs. L’agriculture de demain maintient les communautés rurales, protège l’eau, les sols, la biodiversité, l’air et les paysages.
Mode d’élevage
Il existe quatre types d’élevage pour produire des œufs. Code 0 ou élevage biologique, Code 1 ou élevage en plein air, code 2 ou élevage au sol, code 3 ou élevage en cage aménagée.